samedi 6 février 2010

Six points sur les origines de la Révolution industrielle

Six points sur les origines de la Révolution industrielle
Dernière modifications: 20 juin  2014

Sur cette page:
Six points
Hypothèse de l’esclavage industriel
Sources sur la condition ouvrière au XIXe siècle
Causes de la RI selon l’historiographie
LIVRES

AUDIO
DVD
LIENS



Comment le capitalisme industriel s’est-il constitué ?
Quelles sont les origines de la Révolution industrielle ?
 
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Photo de W. Eugene Smith, Trois mineurs gallois, 1950.

Six points sur les origines de la Révolution industrielle
Pourquoi l’Europe a-t-elle eu le privilège d’inventer la Révolution industrielle puis de dominer le monde jusqu’en 1945 ? Est-ce parce que les Européens (de l’Ouest) sont plus malins ? plus économes ? plus chanceux ?

Pourquoi la Révolution industrielle a-t-elle débuté en Europe occidentale ?

Pourquoi la Chine, si puissante et dominante durant l’Antiquité, au Moyen Age et encore entre 1500 et 1800 n’a-t-elle pas développé de système capitaliste ni inventé la Révolution industrielle ?

En lisant Histoire de l’Humanité 1492-1789, Paris :UNESCO, 2008 (1999), vol. V, les chapitres de Ifran Habib, pp. 40-93, « L’essor de la technique » et « Le changement économique et social », on pourrait  ranger les événements dans un ordre susceptible de répondre à ces questions. La démonstration se fait en 6 points.

Premier point
L’argent du Pérou. Les Amériques ont produit beaucoup d’or et d’argent. Cet argent des territoires capturés était en plus presque gratuit à l’extraction puisque les Espagnols utilisaient sans ménagement la population locale (décimée à 90% durant la période).

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« L’Empire inca, l’Empire aztèque ruisselaient d’or. On estima à 200 tonnes l’or américain rapporté en Espagne de 1500 à 1600, alors qu’en 500 ans l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la France et l’Angleterre n’avaient produit à eux tous que 20 tonnes. … Quel que soit le minerai, la teneur en or est toujours faible : 4 à 5 g par tonne en moyenne. … Des générations d’Indiens férocement traités s’épuisèrent à leur extraction, et y périrent. C’est pour les remplacer que les colons du Nouveau Monde firent appel aux trafiquants d’esclaves d’Afrique noire. » (Mourre, Dictionnaire d’histoire)

Deuxième point
Ce métal précieux « gratuit » fut vital à l’enrichissement de l’Europe. Dirigé vers la Chine, où l’argent valait autant que l’or, il prenait une valeur considérable et permettait l’achat des matières de luxe chinoises comme la soie et la porcelaine. Ces précieuses marchandises chinoises payées avec le minerai du Pérou arrivaient en Europe « gratuitement » si ce n’est au coût du transport.

Troisième point
Les routes maritimes d’Asie ont d’abord été conquises par les Portugais puis par les Anglais et les Néerlandais. Ces derniers capturèrent Java et l’Inde. Dans ces territoires densément peuplés et à l’agriculture développée, ils imposèrent de lourds impôts qui servaient à financer leurs opérations commerciales sur place. Ainsi les marchands et les colons anglais et hollandais pouvaient envoyer des matières premières et des textiles imprimés en Europe uniquement en recourant à leurs extorsions en Asie. Du point de vue global de l’Angleterre et de la Hollande, ces marchandises en provenance d’Inde et de Java arrivaient « gratuitement ».

Quatrième point
Ainsi des marchandises de grande valeur comme la porcelaine, la soie, les indiennes, les épices, le thé
en provenance de Chine, d’Inde et d’Indonésie s’amoncelaient en Angleterre sans avoir coûté beaucoup (hormis les frais militaires et de transport). Ces marchandises obtenues « gratuitement » ont servi en partie de monnaie d’échange pour l’achat des 13 millions d’esclaves africains envoyés aux Amériques.

Cinquième point
Ces esclaves font marcher les plantations du Nouveau monde qui produisent 80% du tabac, du coton, du café, du sucre mondial. Cette immense production, bien sûr enrichit considérablement l’Europe.

Sixième point
Pour que l’industrialisation décolle, il faut, tout d’abord une accumulation de capital. L’exploitation à mort par l’Europe nord occidentale des Amériques, de l’Afrique, de l’Inde et de l’Indonésie, pendant 300 ans, de 1500 à 1800, a permis une accumulation de capital comme jamais auparavant, même pas par le plus grand, le plus avancé et le plus ancien empire du monde, la Chine. C’est cette accumulation de capital unique dans l’histoire mondiale, combinée en Angleterre par toutes sortes d’avancées techniques qui permirent l’éclosion de la révolution industrielle.
Depuis, le monde est divisé en deux : les pays riches (on dit industrialisés) et les pays pauvres.

Hypothèse de l’esclavage industriel
Autre hypothèse sur les origines de la Révolution industrielle. La révolution industrielle correspond à l’application d’une nouvelle forme d’exploitation humaine, l’esclavage industriel. Les industriels anglais ont été les premiers à trouver, à appliquer et à profiter de cette nouvelle force extraite de l’esclavage industriel. 
Au XIXe siècle déjà, il existe toute une littérature d’enquête et de dénonciation sur la situation des esclaves industriels en Grande-Bretagne et en France. Cela commence en Angleterre avec le phénomène du paupérisme. L’Angleterre est alors le laboratoire monstrueux de la modernité. Manchester est considéré comme synonyme d’enfer, de calamité. Dénonciation d’une nouvelle féodalité entre 1830 et 1840. La dépendance des ouvriers aux manufactures est vécue comme un esclavage. Conditions comparables à celle de l’esclavage de plantation. Notion d’esclaves blancs. Déshumanisation du prolétaire, dépendance radicale. Similitude entre l’esclavage industriel et l’esclavage de plantation. Version aggravée de l’esclavage.

Comment était-il possible d’exploiter à ce point femmes et enfants, ouvriers ? C’était possible car on attribuait leur situation de misère, non pas à l’exploitation qu’ils subissaient mais à leur propre immoralité, à leur manque de vertu. A contrario, ce jugement fondait la morale bourgeoise, l’étiquette bourgeoise, l’idéologie chargée d’innocenter le mépris utilisé contre les prolétaires.


La répression contre les ouvriers récalcitrants était impitoyable, la forme  la plus simple étant la privation d’emploi. Mais les révoltes étaient tout aussi impitoyablement traitées (par l’armée) : Lyon, révolte des Canuts, 1834, 600 morts du côté ouvrier (et 10'000 arrestations suivies de déportation). La répression s’exerçait également contre ceux qui osaient prendre la défense des insurgés, comme certains journalistes qui étaient eux aussi arrêtés et condamnés.



Une fois « inventé », quelque part, cet esclavage est susceptible d’être imité. Par exemple au Japon. Si d’autres pays recourent à cet esclavage, c’est donc que cet esclavage est possible, qu’il est supportable. Si cette exploitation inhumaine permet d’accéder à un pouvoir dominant, nous devons nous aussi prendre le chemin de cette manière d’enrichir notre pays. Voyons cette citation :
« Les patrons préfèrent employer des jeunes filles, plus stables et régulières. Les conditions de travail des ouvrières ont été abondamment décrites comme l’un des scandales des débuts de l’ère industrielle au Japon. Le recrutement en usine se fait sur une base régionale, les salaires sont directement versés aux pères des jeunes filles. Celles-ci vivent en dortoirs, dans des conditions proches de celles de maisons de détention. Contrats d’embauche aux clauses inégalitaires et salaires très bas, travail douze heures par jour et souvent plus, manque de sommeil, accidents du travail, conditions insalubres des logements et promiscuités, interdiction de sortir pendant la semaine, retenues de salaire pour une nourriture souvent infecte, pratique brutales de l’encadrement masculin (parfois accompagnées de châtiments corporels et de viols), maladies (notamment la tuberculose)…», p. 493, Pierre-François Souyri, Nouvelle histoire du Japon, Paris : Perrin, 2010.


Ce nouvel esclavage a été, en son temps, abondamment décrit et dénoncé. Les conditions d’existences des travailleurs en Angleterre puis en France étaient effroyables.


Sources sur la condition ouvrière au XIXe siècle
1803
Sismondi, Jean-Charles-Léonard Simonde de, De la richesse commerciale ou principes d'économie politique, appliqués à la législation du commerce / J.C.L. Simonde, Genève : J.J. Paschoud, 1803.

1819
Rubichon Maurice, De l'Angleterre / par M. Rubichon, Paris : Impr. de Lefebvre, 1816-1819, Nouv. éd., 2 vol. (583, 437 p.).

1827
Comte Charles, Traité de législation ou exposition des lois générales suivant lesquelles les peuples prospèrent, dépérissent ou restent stationnaires / par Charles Comte, Paris : A. Sautelet, 1826-1827, 4 vol.
Texte en ligne:
http://books.google.com/books?vid=BCUL1094382338 --- [VOL. 1]

http://books.google.com/books?vid=BCUL1094382339 --- [VOL. 2]
http://books.google.com/books?vid=BCUL1094382340 --- [VOL. 3]
http://books.google.com/books?vid=BCUL1094382341 --- [VOL. 4]

Nota: voir surtout le vol. 4, discussion de l’esclavage industriel en France et en Angleterre (pas en Amérique où il n’existe pas vers 1830 - 1840).

1833
La Grande-Bretagne en 1833 / par M. le Baron d'Haussez, Paris : A. Pinard, 1834, deuxième édition, revue, corrigée et augmentée de plusieurs chapitres.
Texte en ligne :
http://books.google.com/books?vid=BCUL1092436723 --- [VOL. 1]

http://books.google.com/books?vid=BCUL1092436724 --- [VOL. 2]
Nota : « Le sort des ouvriers est pire que celui des nègres, tous sont également esclaves ».

1833
Grignon, Ouvrier tailleur, Réflexions d'un ouvrier tailleur sur la misère des ouvriers en général, le taux des salaires, les rapports actuellement établis entre les ouvriers et les maîtres d'ateliers, sur la nécessité des associations d'ouvriers, comme moyen d'améliorer leur condition / [Grignon], [Paris] : [s.n.], [1833], 4p.

1834
Chambre des Communes, Blue Books, Enquête parlementaire sur le paupérisme en Grande-Bretagne 1834, 7 vols. Royal Commission, 1834, Report from his Majesty’s Commissioners for Inquiring into the Administration and Practical Operation of the Poor Laws, London, B. Fellowes.
Nota : Les Livres bleus (Blue Books), dénomination générale due à la couleur bleue de la couverture des publications du Parlement britannique et des documents diplomatiques du Foreign Office. Ils sont édités en Angleterre depuis le XVIIe siècle et sont la principale source officielle de l'histoire économique et diplomatique du pays.

1834
Villeneuve-Bargemont, Alban de, Économie politique chrétienne ou recherches sur la nature et les causes du paupérisme en France et en Europe et sur les moyens de le soulager et de le prévenir / par Alban de Villeneuve-Bargemont, Paris, 1834, 3 vol.
Texte en ligne :
http://books.google.com/books?vid=BCUL1092928979 --- [VOL. 1]

http://books.google.com/books?vid=BCUL1092928980 --- [VOL. 2]
http://books.google.com/books?vid=BCUL1092928981 --- [VOL. 3]
Nota : « Il dénonça « l'état de dépendance et d'abandon dans lequel la société livre les ouvriers aux chefs et entrepreneurs de manufactures... la facilité illimitée laissée à des capitalistes spéculateurs de réunir autour d'eux des populations entières pour en employer les bras suivant leur intérêt, pour en disposer, en quelque sorte, à discrétion, sans qu'aucune garantie d'existence, d'avenir, d'amélioration morale ou physique soit donnée de leur part, ni à la population, ni à la société qui doit les protéger. » (wiki).


1837
Rubichon Maurice, Du mécanisme de la société en France et en Angleterre / M. Rubichon, Paris : Chatet, 1837, 492 p.
Texte en ligne : http://books.google.com/books?vid=BCUL1092751859

1838
Félicité-Robert de Lamennais, Le livre du peuple / par F. Lamennais, Paris : Pagnerre, 1838, 211 p.
Texte en ligne:
http://books.google.com/books?vid=BCUL1092541619

Nota : Lamennais, Félicité-Robert de, Paroles d'un croyant ; Le livre du peuple ; Une voix de prison ; Du passé et de l'avenir du peuple ; De l'esclavage moderne / par F. Lamennais, Paris : Garnier, [ca 1860], 355 p.

1839
Orestes A. Brownson parle de la situation américaine : le salariat comme en France et en Angleterre ne peut être qu’un « slave labour » opposé au « free labour » de type américain.


1840
Villermé, Louis-René, Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie / par L. R. Villermé ; textes choisis et prés. par Yves Tyl L, [Paris] : Union générale d'Ed., 1971, collection 10/18.
Nota : Concerne les conditions à Lille, Rouen, Mulhouse.

1840
Buret Eugène, De la misère des classes laborieuses en Angleterre et en France : de la nature de la misère, de son existence, de ses effets, de ses causes [...] / par Eugène Buret, Paris : Edhis, 1979, original : Paris : Paulin, 1840, 2 vol.
Texte en ligne :
http://books.google.com/books?vid=BCUL1094799889 --- [VOL. 1]

http://books.google.com/books?vid=BCUL1094799890 --- [VOL. 2]
Nota : Compare la situation française et la situation anglaise. Les quartiers maudits. 



1843

Chadwick, Edwin, Report on the sanitary condition of the labouring population of Gt. Britain / by Edwin Chadwick ; ed. with an introd. by M.W. Flinn, Edinburgh : Edinburgh University Press, cop. 1965 (1843), 443 p.

1845
Engels Friedrich, La situation de la classe laborieuse en Angleterre : d'après les observations de l'auteur et des sources authentiques / Friedrich Engels ; trad. et notes par Gilbert Badia et Jean Frédéric, Paris : Ed. sociales, 1975 (1845).
Texte en ligne :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Engels_friedrich/situation/situation.html



Ces ouvrages sont évoquées par Pierre Rosanvallon, dans son cours 2010 au Collège de France « Qu’est-ce qu’une société démocratique ? », cours 4 (23 dernières minutes du podcast) et cours 5.
En ligne : Collège de France (Histoire), podcast.college-de-france.fr/histoirecdf.xml
Pierre Rosanvallon Collège de France Histoire moderne et contemporaine.


 
Causes de la RI selon l’historiographie

Accumulation du capital
Exploitation
Matières premières
Inventions
Esprit d’entreprise
Marché
Impérialisme

Accumulation du capital
Vers 1750, Londres est devenu le grand centre financier, commercial du monde.
L’acquisition d’or et surtout d’argent venant des colonies permet le commerce avec l’Asie où l’on désire acheter du coton, de la porcelaine, etc.
L’Angleterre avait d’énormes quantités de capitaux à disposition. Mais les besoins en capitaux de la grande industrie naissante n’étaient pas très élevés.
La grande soif de capitaux viendra au moment de la construction des chemins de fer, à partir de 1840.
En revanche, les capitaux cherchaient volontiers les secteurs aux meilleurs rendements. Ces rendements étaient probablement meilleurs dans les secteurs de pointe, durant la période où il y a peu de concurrence.
Voir ci-dessus, hypothèse de l'accumulation du capital.

Exploitation
1700-1850 env., les impôts en Grande-Bretagne sont les plus élevés du monde.
La révolution industrielle vit à travers des crises cycliques, inévitablement produites par les réajustements de production (surproduction) et les réajustements financiers. La population est vouée à ce nouveau temps où « le changement révolutionnaire devient la norme ». Mais certains historiens disent que les crises de l’ère industrielle sont moins terribles que celles de l’ère préindustrielle.
Voir ci-dessus, hypothèse de l'esclavage industriel.

Matières premières
L’Angleterre est riche en charbon bon marché (d’extraction facile). Seul autre pays similaire, la Belgique. En 1700, 80% de tout le charbon extrait dans le monde l’est en Angleterre. On va utiliser cette manne pour développer les industries qui consomment beaucoup de chaleur (sucre, savon, céramique, etc.).

Inventions
Les inventions, comme la machine à vapeur de Newcomen (1712), sont naturellement mises au service du secteur du charbon.
Inventions qui augmentent la productivité (navette volante 1733, spinning jenny 1764, puddlage 1783, métier à tisser mécanique 1784, etc.).

Le déclenchement de la révolution industrielle n’a rien à voir avec le niveau général d’éducation de la population. Les systèmes éducatifs anglais et françaises étaient plutôt mauvais aux XVIIIe et XIXe siècles.
"En ce qui concerne les inventions technologiques, l’Angleterre n’était pas en avance sur la France. Les inventions les plus originales étaient assez souvent des inventions françaises". Eric Hobsbawm (cf. AUDIO ci-dessous).

Esprit d’entreprise
Avant la RI, il y a déjà, en Angleterre, une production de masse de textile à base de laine.
La production se spécialise par région. Des canaux, et plus tard des voies ferrées (financement privé) sont construits entre ces régions. Démarrage de l’infrastructure de l’économie industrielle.
Placement des capitaux, voir ci-dessus.

Marché
Au cours du XVIIIe s., de plus en plus de gens gagent des salaires grâce à l’industrie textile. Avec ces salaires, ils peuvent acheter des choses. Développement du marché. Augmentation de la population. Population urbaine. On passe d’une robe par vie à une robe par an.

Impérialisme
La recherche d’or et d’argent outre-mer n’aboutit pas, mais à l’occasion de ces recherches, l’Angleterre acquiert un empire.
De 1700 à 1800, l’Angleterre entreprend 11 guerres afin d’assurer sa domination en tant que nation maritime, en tant que première nation marchande du monde.
Protectionnisme agressif de son marché métropolitain et de ses colonies.


Un processus lent
On utilise le terme « révolution industrielle » car elle marque un grand changement universel et irréversible entre avant et après ; en réalité, ce fut en Angleterre et c’est encore dans le monde un processus très lent et très long. En Angleterre, la révolution industrielle – l’industrialisation -- a réussi car les racines du développement étaient très profondes, très anciennes et très variées.

En fait, les débats historiographiques sur ce vaste sujet, sont considérables. Un excellent premier aperçu dans les émissions suivantes:
Industrie versus culture (2/5) - Causes et conséquences
Audio diffusé sur RSR le mardi 15 mars 2011
"L’intérêt que les historiens portent aux phénomènes du développement économique n’est pas une nouveauté. En Angleterre, en Allemagne de nombreux écrits vont dans le même sens. L’entre-deux-guerres s'est passagèrement détourné de ces travaux en se tournant vers le sujet majeur du moment: la crise. À partir des années 50 un grand nombre de travaux tentent de reprendre le fil de l’histoire. Autant d’études consacrées à la naissance, au développement, et aux modalités de la Révolution industrielle".
HISTOIRE VIVANTE, RSR, 14-20 mars 2011
Industrie versus culture, 5 épisodes audio:
De l’usine à la grève, une histoire à sens unique.


BBC, In Our Time,The Industrial Revolution, consulté le 28 octobre 2011.
BBC, In Our Time, Consequences of the Industrial Revolution, consulté le 28 octobre 2011.

LIVRES

Frank Andre Gunder, ReORIENT : Global Economy In The Asian Age, Berkeley ; Los Angeles [etc.] : University of California Press, cop. 1998.


Une grande divergence : la Chine, l'Europe et la construction de l'économie mondiale de Kenneth Pomeranz, Paris : Albin Michel, 2010 (original en anglais, 2000).
Bref compte rendu par Jean-Pascal Baechler dans Le Temps.ch, 17 mai 210, p. 14.

Adam Smith à Pékin : les promesses de la voie chinoise de Giovanni Arrighi, Paris : Max Milo, 2009.

La force de l'empire : révolution industrielle et écologie, ou pourquoi l'Angleterre a fait mieux que la Chine / Kenneth Pomeranz, Allfortville (Val-de-Marne) : Ere, 2009.

Fohlen Claude, Qu'est-ce que la révolution industrielle? / Claude Fohlen, Paris : R. Laffont, 1971.

Mantoux Paul, La révolution industrielle au XVIIIe siècle : essai sur les commencements de la grande industrie moderne en Angleterre / Paul Mantoux ; préf. de T. S. Ashton, Paris : Génin, 1973 (1905).

Polanyi Karl, La grande transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps / Karl Polanyi ; trad. de l'anglais par Catherine Malamoud et Maurice Angeno ; préf. de Louis Dumont, [Paris] : Gallimard, 2005 (1944).
AUDIO du 12 novembre 2011, France culture, Les Nouveaux chemins de la connaissance
Avez-vous lu Polanyi ?

Rioux Jean-Pierre, La révolution industrielle : 1780-1880 / Jean-Pierre Rioux, Paris : Ed. du Seuil, 1989, Points. Histoire H6.

Rostow W.W., Les étapes de la croissance économique : un manifeste non communiste / W.W. Rostow, Paris : Economica, 1997, (1962, 1960).

Verena Winiwarter, Hans-Rudolf Bork: Geschichte unserer Umwelt - Sechzig Reisen durch die Zeit, Primus Verlag

AUDIO

Histoire de l'environnement
Verena Winiwarter, Hans-Rudolf Bork: Geschichte unserer Umwelt - Sechzig Reisen durch die Zeit, Primus Verlag
discuté dans
Audio
Mensch und Natur – die Geschichte einer schwierigen Beziehung
http://www.srf.ch/player/radio/popupaudioplayer?id=4617d7d7-442b-4e0d-b492-e5954d531f38&starttime=4.483


La "révolution industrielle" dès le XVIIe siècle.
La Fabrique de l'Histoire - France culture
53 minutes, Usine 4/4 4, 21.02.2013 - 09:06
L'industrie en France au XVIIe siècle
Les manufactures, les usines dès 1650 en France.
Premières productions industrielles d'Europe
Métiterait d'être comparé avec les industries en Chine, par ex. Jin de zhen (porcelaine).
Chine, Italie, France, Hollande, Suède, Angleterre. Ajoutons Suisse.


RSR, HISTOIRE VIVANTE, émission du mardi 15 mars 2011, en ligne (consulté 28 octobre 2011).
Industrie versus culture (2/5) - Causes et conséquences.

RSR, HISTOIRE VIVANTE, 31 octobre au 6 novembre 2011
L’Angleterre victorienne: en ligne (consulté 4 novembre 2011). 4x50 min. en grande partie constitué d'interviews avec Eric Hobsbawm.
L’Angleterre victorienne (2/5) - So typical
L’Angleterre victorienne (3/5) - Une révolte! Pas une révolution
L’Angleterre victorienne (4/5) - Ordre apparent désordre caché
L’Angleterre victorienne (5/5) - Entretien avec Mathieu Verboud.

BBC, In Our Time,The Industrial Revolution, consulté le 28 octobre 2011.
BBC, In Our Time, Consequences of the Industrial Revolution, consulté le 28 octobre 2011.

BBC, Niall Ferguson: The Human Hive.



Voir la série en 4 épisodes de Histoire vivante, RTS, mars 2014
Sciences éco versus sciences po (1/5) à

sur le fonctionnement du capitalisme.



DVD

Les conditions de travail des mineurs de Virginie aux Etats-Unis, telles que décrites dans le film américain de John Sayles, MATEWAN (1987).

A toute vapeur ! [Enregistrement vidéo] : aux sources de la révolution industrielle en Angleterre / un film de Pascal Le Berre ; réal. par Jean-Paul Cayeux, [Chartres] : CDDP de l'Eure, 1995, (28 min).

A History Of Britain - Part 13, Victoria And Her Sisters
Règne de la reine Victoria, 1837-1901. En 1848, le Chartisme (1838-1858). Mouvements ouvrier, social, féministe britanniques. « Esclavage des blancs à Londres ». John Stuart Mill. Dès 1867, presque tous les hommes solvables en ville peuvent voter. Annie Besant. Mary Barton (Elizabeth Gaskell).

Les Bâtisseurs de l'Amérique : 1910 - 1940 (America and Lewis Hine), documentaire de Nina Rosenblum et Daniel V. Allentuck, 1985 (se trouve au Bugnon).
Présente la situation des travailleurs dans une grande ville (New York). Image sur le travail des enfants.

LIENS

Billet sur 3 théories, 2012
Pourquoi l'Occident est-il plus riche que la Chine?


HISTOIRE
GYMNASE CANTONAL DU BUGNON - Sz
gmslausanne

4 commentaires:

  1. Voir les ouvrages de Etemad (Unil, spécialiste de l'histoire extra-européenne, qui a aussi publié un précieux tome sur La Suisse et l'esclavage des noirs), L'utilité des empires, qui tente de mesurer l'apport économique de l'Orient et du Sud à l'Occident. Son propos consiste à relativiser l'afflux de capitaux extra-européens: de 3 à 5% du PIB; non négligeables certes, mais de loin pas si énorme que cela, et à nuancer évidemment suivant les périodes, les pays, etc. Par ailleurs il faut se méfier des liens automatiques entre afflux de capitaux et réinjection de ceux-ci dans l'industrialisation à proprement parler...il y a aussi beaucoup de "consommateurs" (art, luxe, etc.), et pas que des entrepreneurs.

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  2. Oui, mais pas d’accord avec "le plus avancé et le plus ancien empire du monde, la Chine."…..
    La suite de l'histoire? Au XXIe siècle, les Occidentaux produisent bon marché en Chine, y investissent ce capital et..? les Occidentaux deviennent pauvres?

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  3. J'ai récupéré le bouquin d'Etemad, l'ai reparcouru hâtivement, et reviens sur les points suivants:

    1) on ne peut relier de manière simpliste colonisation, Occident et développement. Suivant les pays et les époques la périphérie joue pour la métropole la fonction d'essor, parfois de coussin amortisseur/béquille, et parfois encore de frein.

    2) Le "génie" européen est dû à la concurrence à l'interne (de moi: phénomène aussi constaté pour expliquer la raison du pourquoi du début de la Renaissance en Italie, et ses villes: Florence, Lucques, Urbino, Venise, etc.): L'ouverture de l'Europe au monde s'explique par son morcellement; "les tensions entre les nombreuses nations européennes et leurs divisions internes entretiennent un esprit constant de lutte et de concurrence. De cette instabilité chronique (...), des conflits incessants les Européens puisent un dynamisme." (p. 77) Cette concurrence offre aussi à la bourgeoisie des profits supérieurs, d'où la vitalité de l'entreprise privée." (p. 79)

    3) - en gros, le développement de l'Occident doit être imputé tant à des facteurs endogènes de développement qu'à des apports externes. "Le démarrage économique de l'Angleterre aurait eu lieu sans les avantages et gains générés par la traite négrière, le commerce colonial et le système esclavagiste des plantations américaines. Manchester aurait existé sans Liverpool. Le "commerce triangulaire" n'aurait pas suffi, à lui seul, à provoquer et soutenir une révolution de mode de production (...) La révolution industrielle n'est pas qu'affaire de formation du capital dans le secteur secondaire. Celui-ci fait partie d'une économie nationale dont le développement dépend d'une multitude de facteurs éocnomiques, sociaux, politiques et culturels. Les facteurs endogènes de développement, tels que les progrès agricoles, l'essor démographique, la vigueur du marché national, les structures sociales ou la nature de l'Etat, jouent un rôle essentiel dans une révolution industrielle, émergeant du temps long." (pp. 143-144)

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  4. As-tu lu le très intéressant mais pesant Adam Smith in Beijing de Giovanni Arrighi? Il se pose la même question que toi.

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